Les acteurs de la bioéconomie du chanvre industriel sont désormais en ordre de marche pour créer un écosystème régional à dimension européenne structurant et structuré dans un objectif de développement de la filière.
Devenir le territoire de référence en Europe de l’économie du chanvre par la création d’un écosystème industriel innovant et facilitateur de développement des marchés : l’ambition du Pôle européen de la bioraffinerie territoriale du chanvre est claire. Pour construire cette bioraffinerie, le Collectif 3C Grand Est porte l’ambition de fédérer les acteurs et les compétences du champ aux produits finis. Il est accompagné par Troyes Champagne Métropole, la Région Grand Est et l’Union européenne, via le Fond Européen Agricole pour le Développement Rural (FEADER) et le Partenariat européen pour l’Innovation agricole. Et les produits finis ne manquent pas dans des marchés aussi variés que le bâtiment, le textile, l’alimentation, la cosmétique, la santé, la plasturgie et les matériaux composites… Autant de marchés à faire grandir, autant d’acteurs à fédérer.
Les groupes techniques marchés engagent des réflexions pour faire émerger les besoins
Une première étape consiste à faire un état des lieux, à détecter les partenaires par typologie de marché et à les rassembler pour confronter les points de vue. Il faut se projeter, fixer des objectifs et réfléchir à l’organisation nécessaire pour les atteindre. C’est ce qui constituera l’ADN du Pôle européen du chanvre.
La première séance de travail du groupe Textile a ainsi permis aux acteurs d’échanger sur leur vision de l’utilisation de la ressource chanvre dans le textile. « Il fallait que les acteurs se réunissent, se parlent et décident de travailler ensemble, explique Estelle Delangle, cheffe de projet pour le Pôle européen du chanvre. Il s’agissait de clarifier les objectifs. La suite permettra de lever les freins pour faciliter les développements et les coopérations industriels.
Le groupe Plasturgie et Composites a quant à lui travaillé sur le ciblage des acteurs et des secteurs dont la maturité technologique permet d’envisager l’utilisation de la fibre chanvre dans les matériaux composites.
« Pour certains marchés, comme le bâtiment, de nombreux acteurs gravitent déjà autour de la promotion du chanvre et des matériaux biosourcés, poursuit Estelle Delangle. Dans ce groupe, l’enjeu est avant tout de les fédérer et de s’organiser pour répondre aux demandes et booster la filière ». Les acteurs, maître d’ouvrages, maîtres d’œuvre et entreprises, doivent viser un objectif commun de généralisation de l’utilisation du chanvre, et ce chacun à leur niveau : construction de bâtiment, prescription des matériaux, pose, fabrication de procédés…
Pour le groupe technique « Alimentation, Cosmétique, Santé », il s’agit d’identifier les ingrédients actifs du chanvre qu’il conviendrait de valoriser sur leurs marchés respectifs. Puis, faire remonter les leviers technologiques, marketing, réglementaires à actionner pour promouvoir le recours au chanvre industriel dans la composition des produits.
Le cœur de l’économie du chanvre à Saint-Lyé
Essentiel à la filière, le groupe technique destiné à l’amont agricole travaille sur la production-même de la ressource chanvre. Il anticipe l’évolution des techniques de production, de récolte et de sécurisation des approvisionnements nécessaires pour alimenter la filière. Le tout dans un objectif responsable en termes de qualité environnementale. Ces premières pistes de réflexion seront complétées par les besoins exprimés par les autres groupes techniques. C’est aussi la position du groupe technique Recherche Innovation et Transfert dont l’objectif vise à mutualiser les capacités de R&D pour les différents marchés.
Enfin, dans quelques semaines, le groupe « Bioéconomie » rassemblera environ 80 participants . Leur intention: concevoir les schémas d’’économie circulaire à actionner pour dessiner les contours de la future bioraffinerie du chanvre, qui sera implantée à Saint-Lyé (10).
Véritable carrefour et écosystème de la filière chanvre, le Pôle européen du chanvre fédère l’ensemble des acteurs de la filière, actuels et futurs. D’ailleurs, une cellule « Implantation de nouvelles activités », animée par Business Sud Champagne, complète le dispositif des groupes techniques. L’enjeu : soutenir les entreprises désireuses dès aujourd’hui de s’implanter sur le territoire ou de développer des projets liés au chanvre industriel.